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Femmes enceintes et polluants



Un article intéressant qui montre la présence de polluants de l’environnement (imprégnation) chez des femmes enceintes en France en 2011.

Cette étude se place dans le volet périnatal du programme national de biosurveillance et est sortie en 2016. Ce tome 1 concerne les polluants organiques. Les substances ont été dosées dans des échantillons d’urine et de sang maternel en corollaire avec une enquête des données relatives à la santé et à la consommation alimentaire, ainsi qu’aux modes de vie (cosmétiques, tabagisme, alcool) et aux caractéristiques sociodémographiques et professionnelles.

Il s’agit du relevé de biomarqueurs, l’étude ne rend donc pas compte du risque sanitaire. Il est quand même à souligner que plusieurs des substances recherchées sont catégorisées comme Perturbateurs endocriniens, dont les effets doses sont parfois subtiles à déterminer.

Nous reprenons ici une partie des résultats qui montrent une imprégnation des femmes enceintes pour de nombreux polluants, dont l’effet sanitaire n’est pas toujours cerné scientifiquement avec certitude. Ce qui rend l’application des principes de précaution plus pertinente encore, du moins de notre point de vue.

L’intégralité des résultats sont accessibles ici :
http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Environnement-et-sante/2016/Impregnation-des-femmes-enceintes-par-les-polluants-de-l-environnement-en-France-en-2011-Tome-1-polluants-organiques

Les substances recherchées dans l’urine étaient les suivantes :

Bisphénol A (BPA)
Du BPA est présent chez 70 % des femmes enceintes testées, ce qui confirme l’omniprésence de cette substance dans l’environnement.
"L’imprégnation des femmes enceintes par le BPA augmente avec la consommation d’aliments susceptibles d’avoir été en contact avec des matières plastiques ou des résines contenant du BPA (aliments pré-emballés dans du plastique ou en boîtes de conserve, vin, eau en bouteille ou en bonbonne). Elle augmente également avec la présence de linoléum au domicile et l’utilisation prolongée de la télévision. Ces deux variables suggèrent l’existence d’une exposition au BPA par l’inhalation de BPA potentiellement volatilisé dans l’air intérieur à partir des équipements et matériaux présents dans le logement, voire l’ingestion de poussières contaminées. Néanmoins, en l’absence de mesures de concentrations en BPA dans l’air intérieur et les poussières des logements des participantes à la cohorte Elfe, il n’est pas possible de porter un jugement sur la relation de causalité entre les expositions domestiques identifiées et l’imprégnation par
le BPA."

Phtalates
99,6 % des femmes ont été exposées à au moins un phtalate (ou métabolite) à un niveau de concentration quantifiable.
L’imprégnation des femmes enceintes par les phtalates augmente avec la consommation d’aliments riches en matières grasses susceptibles d’avoir été en contact avec des matériaux contenant des phtalates (crème fraîche, glaces, entremets, etc.). Elle augmente également avec l’utilisation de produits d’hygiène (cosmétiques, soins pour les cheveux et produits ménagers) et de peinture pendant la grossesse.

Pesticides
Les pesticides mesurés ont été rarement mesurés à un niveau de concentration quantifiable, à l’exception des pyréthrinoïdes qui étaient
quantifiés chez près de 100 % des femmes enceintes.
L’imprégnation des femmes enceintes par les pyréthrinoïdes (seule famille de pesticides fréquemment retrouvée) augmente avec les usages domestiques de pesticides (insecticides, anti-poux et antipuces), la consommation de tabac et d’alcool. L’analyse des déterminants suggère également que la présence de certaines cultures agricoles à proximité du lieu de résidence est associée à une augmentation des niveaux d’imprégnation. En l’absence de mesures de concentration en pesticides dans l’air (intérieur ou extérieur) et dans les poussières au domicile, il n’est cependant pas possible de porter un jugement sur la relation de causalité entre la présence de cultures agricoles et l’imprégnation par les pyréthrinoïdes.

Les substances dosées dans le sérum maternel étaient les suivantes :
Dioxines, furanes, PCB
Aucune des femmes enceintes sélectionnées pour le dosage des PCB ne dépasse le seuil sanitaire critique de 700 ng/g lipides, développée pour les femmes enceintes, au-dessus duquel il existe un risque d’effet néfaste sur le développement neurologique et psychomoteur de l’enfant à naître.

Retardateurs de flamme bromés
La quasi-totalité de ces femmes enceintes étaient exposées à au moins un retardateur de flamme à un niveau de concentration quantifiable. Il n’existe pas à l’heure actuelle de seuil sanitaire permettant d’interpréter, en termes d’effets sanitaires, les niveaux biologiques des retardateurs de flamme mesurés dans l’organisme.

Les composés perfluorés
Chez toutes les femmes dosées, au moins un composé perfluoré est présent à un niveau quantifiable. Il existe peu d’étude ayant permis d’estimer l’impact sanitaire d’une exposition aux composés perfluorés. Certains sont suspectés d’avoir des effets sur le système reproducteur (altération de la fertilité) et sur le poids à la naissance lors d’une exposition prénatale. Il n’existe pas à l’heure actuelle de seuil sanitaire permettant d’interpréter, en termes d’effets sanitaires, les niveaux biologiques de composés perfluorés mesurés dans l’organisme.




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