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Nanomatériaux et santé



Les nanomatériaux (NM) se retrouvent dans beaucoup de produits du quotidien (cosmétiques, alimentation, textiles...). Mais sont-ils sans danger ?
La réponse n’est pas simple. Du fait de leurs petites tailles et leurs propriétés particulières, les effets des particules de taille nanométriques peuvent difficilement être comparés aux effets des mêmes molécules de taille plus grande.
Un très bon article sur le site de la Veille Nanos explique bien tous les enjeux entre les particularités physico-chimiques des nanos et leur impact potentiel sur l’environnement et la santé, en voici le résumé.

La toxicité des NM est influencée par plusieurs facteurs, notamment :

  • Leur composition chimique (par exemple, argent ou dioxyde de titane) détermine la toxicité à l’état « macro », et celle-ci pourrait être décuplée à l’état nanométrique du fait d’une plus grande réactivité des NM. Par ailleurs, ils ont des propriétés différentes de l’état macro, ils pourraient donc également faire apparaître une nouvelle toxicité !
  • Leur dimension et leur forme. La petite taille des NM leur permet de pénétrer plus facilement les cellules, mais pas toujours. En effet, en plus de la taille, la forme des nanoparticules joue un rôle sur leur pénétration cellulaire. Les structures en tubes, fibreuses ou à multiples facettes présenteraient une toxicité plus importante que les structures lisses (sphère p.ex).
  • Leur surface spécifique, qui correspond au rapport entre la surface et le volume d’une particule, influence le comportement d’un matériau (par exemple du sucre en poudre fond plus rapidement dans une boisson chaude qu’un gros morceau de sucre).
  • Leur réactivité de surface, qui correspond à la capacité d’adsorption par unité de surface. Plus elle est grande, plus les contacts entre les nanoparticules et les substances biologiques sont importantes.
  • Leur charge.
  • Leur degré d’agglomération/agrégation.
  • Leur solubilité dans l’eau, les fluides biologiques...

Tous ces paramètres qui influencent la toxicité des NM complexifient les études à ce sujet et rendent difficile une prise de position claire sur leur toxicité.

Les nanoparticules peuvent potentiellement pénétrer selon 4 voies principales : les voies respiratoires, la voie cutanée, la voie orales et la voie transplacentaire. [1]

- Voies respiratoires : actuellement, il n’y a pas de preuve incontestable de problèmes respiratoires induits chez l’homme par inhalation de nanomatériaux. Les données actuelles, obtenues par des études chez l’animal ou sur des cultures cellulaires, montrent cependant que certains types de nanomatériaux provoquent une inflammation et du stress oxydant, ce qui peut conduire à des pathologies respiratoires chez l’animal.

- Voie cutanée : les études réalisées sur des peaux reconstituées en laboratoire ne montre pas de passage des nanoparticules vers le derme, si la peau est en bonne santé ! L’absorption augmente par la présence de lésions cutanées, eczéma, et si des produits irritants, utilisés fréquemment, fragilisent la peau.

- Voie orale : beaucoup d’études portent sur l’utilisation du dioxyde de titante (TiO2) nanométrique dans l’alimentation (additif E171). Des publications montrent qu’il est susceptible de pénétrer la barrière intestinale et qu’il y induit une réponse inflammatoire chez le rat.

- Voie transplacentaire : il a été également montré chez le rat que les nanoparticules inhalées étaient capables de diffuser vers le placenta et les membranes fœtales.

Ces quelques informations montrent que l’utilisation de nanomatériaux soulève des questions sur leurs effets sur la santé, et sur leurs effets sur l’environnement. Malgré la présence d’études sur le sujet, un manque d’information existe. A noter que seul 3% du budget total alloué aux études sur les nanotechnologies était consacré à la recherche sur les risques sanitaires et environnementaux en Europe entre 2007 et 2013 [2]. Le principe de précaution (incertitude liée au risque) devrait être de rigueur.

[(Pour plus d’informations sur les risques potentiels des nanomatériaux :
- le site veille nanos
- le site de l’ANSES

A lire aussi sur notre site :
Les nanos, kesako ?
Nanomatériaux, réglementation (en construction))]




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