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Les retardateurs de flamme bromés



Nous reprenons ici un article paru sur notre blog.

Nous vous en parlions déjà l’année passée [1], les retardateurs de flamme inquiètent ! Pour preuve : l’agence américaine de protection de l’environnement (US EPA) a annoncé le 17 juillet vouloir lancer une grande enquête sur les retardateurs de flamme. Dans le même temps, la commission responsable de la sécurité des consommateurs appelle le législateur à prendre des mesures pour limiter la présence de ces produits chimiques dans des biens de grande consommation, comme les canapés par exemple [2] .

Les retardateurs de flamme, c’est quoi au juste ?

Les retardateurs de flamme sont des substances chimiques utilisées largement pour leur rôle de protection contre le feu. Ces substances ignifuges présentes dans divers produits de notre quotidien visent donc à inhiber ou retarder le processus de combustion et empêcher le feu de se propager [3]. Parmi les plus répandus, l’on rencontre les retardateurs de flammes bromés, aussi connus sous l’appellation « retardateurs de flammes halogénés ».

Certes l’objectif de diminuer les risques de propagation de flammes dans les matériaux synthétiques est tout à fait utile, mais gare au retour de flamme. En effet, depuis quelques années, les scientifiques s’inquiètent de plus en plus de la présence de contaminants persistants dans l’environnement parmi lesquels les retardateurs de flamme retiennent davantage l’attention.

Retardateurs de flamme et santé.

Selon différentes études, ces composés se retrouvent et s’accumulent principalement dans les substances graisseuses des animaux et donc des aliments à teneur en graisse élevée. Des traces ont également été retrouvées dans le sang, le lait maternel et les tissus de la population humaine [4].
D’autre part, les retardateurs de flammes halogénés sont devenus un contaminant courant de l’environnement, sous forme de polybromodiphényléthers (PBDE), que l’on retrouverait dans tous les organismes animaux filtreurs ou prédateurs de la planète, facteurs de délétion de la spermatogenèse et facteurs de débilité mentale à faible dose, selon un rapport de l’Union Européenne concernant l’évaluation des risques.

Mais ce ne sont pas leurs seuls effets ! Certains retardateurs de flammes pourraient en fait augmenter la dangerosité des gaz toxiques de combustion , première cause de décès lors d’un incendie. [5] [6]
Les effets toxiques de ces composés ne sont pas encore tous connus. Cependant, en raison de leur persistance dans l’environnement, il subsiste des inquiétudes concernant les risques que ces produits chimiques présentent pour la santé publique On les soupçonne d’être responsables de l’hypothyroïdie et de troubles du développement du système nerveux (autisme, hyperactivité, déficit d’attention, trouble de comportement...). Quant aux produits de dégradation qui en découlent, tels que les dioxines et furannes, ils sont considérés comme étant extrêmement toxiques.

Alternatives

Des produits de substitution seraient en cours de développement notamment des retardateurs de flamme sans brome ne présentant pas de danger pour la santé. En définitive, si un seul conseil devait être formulé, ne cumulez pas un grand nombre d’appareils électroniques/électriques dans un même coin de pièce ou une pièce, les concentrations en retardateurs de flammes y seront aussi plus élevées, au risque de mourir à petit feu….




[1Voir Blog Santé-Habitat : Bébés et retardateurs de flamme.

[2Voir article dans le Journal de l’Environnement : L’EPA lance une grande étude sur les retardateurs de flamme.

[3Moquette, boîtiers d’ordinateurs, téléviseurs, tissus, produits plastiques, matelas, jouets, sièges auto pour enfant, meubles rembourrés et d’autres en contiennent.

[5Lorsqu’il y a dégagement de chaleur, les retardateurs de flamme se décomposent rapidement pour libérer des radicaux halogénés qui étouffent les flammes et empêchent ainsi la combustion et la propagation du feu. Parmi les produits de décomposition, il y a aussi production de quantités non négligeables de dioxines et furannes, chlorés et bromés. Une étude menée par l’université de Central Lancashire, au Royaume-Uni tend à confirmer cet élément.

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