Ces différents noms désignent tous un même gaz toxique inodore, incolore et insipide que l’on retrouve dans les espaces intérieurs.
Il résulte de la combustion incomplète d’un combustible.

Quelle est la différence entre une combustion complète et une combustion incomplète ?

Une combustion nécessite 3 éléments :

Un combustible (gaz, bois, mazout, charbon…).
De l’oxygène en suffisance. [1]
Une source de chaleur.

La réaction de combustion qui en résulte est complète si tout le combustible est transformé en gaz carbonique (CO2) [2] et vapeur d’eau.
En cas d’apport insuffisant d’oxygène et/ou si le combustible n’est pas pur [3], la combustion est incomplète car elle libère en plus du CO et d’autres gaz, ainsi que des particules.
En pratique, toutes les combustions à l’intérieur d’un logement libèrent du CO en petite quantité, car la combustion n’est jamais vraiment complète.

Une attention particulière à l’entretien des appareils de chauffage

Pour éviter tout accident, les chaudières, chauffe-eau… doivent être entretenus par des professionnels qui veilleront à la propreté des brûleurs et au ramonage des conduits d’évacuation afin d’assurer une bonne évacuation des fumées…

Intoxication au CO, que se passe-t-il dans le corps ?

Le CO se mêle à l’air que nous respirons et pénètre dans les poumons. Il passe ensuite dans le sang où il perturbe le transport de l’oxygène [4] nécessaire au bon fonctionnement de nos cellules.
L’intoxication au CO est la première cause de mort toxique accidentelle en Belgique. Chaque année, plusieurs centaines de personnes y sont victimes du CO et une vingtaine de personnes meurent en moyenne par an.

Les sources de CO dans le logement

Les appareils de production d’eau chaude (chaudières, chauffe-eau, chauffe-bain…) restent la cause principale des intoxications en Belgique.
Les poêles à charbon, bois, pellets : peuvent provoquer un refoulement des gaz de combustion dans la pièce.
Les appareils de chauffage mobiles : poêles à pétrole, radiateurs à bonbonne.
Les gaz d’échappement des véhicules (surtout lorsque le moteur de la voiture tourne dans le garage ou lorsque le garage est sous le bâtiment).
Le tabagisme, l’encens, les bougies…

Les effets sur la santé

L’intoxication aiguë au CO (exposition à une forte concentration de CO pendant un court laps de temps) :

Maux de tête, vertiges, fatigue, nausées, vomissements, faiblesse musculaire, perte de connaissance.
Douleurs dans la poitrine.
Confusion mentale.
Coma profond pouvant entraîner la mort.

L’intoxication chronique au CO (personnes exposées à de faibles quantités de CO sur une période relativement longue) :

Symptômes assez vagues : maux de tête, fatigue, nausées, vomissements.
Chez les femmes enceintes, une intoxication au CO est toujours plus grave car le CO s’accumule dans le fœtus, ce qui peut entraîner sa mort ou provoquer des malformations !

Valeurs limites :
La valeur limite de concentration en CO dans l’air dépend du temps d’exposition. Ainsi, l’exposition ne doit pas dépasser :

8 heures pour une concentration de 9 ppm
15 minutes pour une exposition de 90 ppm

Une concentration de 12.800 ppm provoque le décès en 1 à 3 minutes.

Méthode de détection

Il existe des détecteurs de CO qui avertissent lorsque les seuils de concentration sont dépassés. La qualité des appareils disponibles sur le marché peut varier, et il est souvent difficile pour les consommateurs de s’en assurer. C’est la raison pour laquelle ces dispositifs ne dispensent pas d’appliquer les conseils préventifs !

Que faire au quotidien

Veiller au respect des normes d’installation et à l’entretien régulier des appareils et des conduits de cheminée :
- Obligation annuelle pour les installations de chauffage central au mazout.
- Tous les deux ou trois ans pour les installations au gaz , selon leur capacité, sauf mention particulière acceptée dans le contrat de bail.
En ce qui concerne les évacuations :
- Ramonage annuel des cheminées liées aux appareils de chauffage non centralisés (poêle à bois p.ex).
- Vérification de l’état de l’orifice de sortie.
- Vérification de l’étanchéité du conduit.
- Vérification de la qualité du tirage.
Assurer une bonne qualité de l’air :
- Privilégier les appareils à chambres de combustion fermées [5] (ex : poêles à ventouse).
- Veiller à la bonne aération des locaux disposant d’appareils de combustion. Pour que la combustion soit complète, il faut qu’il y ait suffisamment d’oxygène dans la pièce [6] [7].
- Vérifier l’état des brûleurs.
- Veiller à ce que l’utilisation de chauffage d’appoint se fasse en toute sécurité, c’est à dire pendant une période limitée.

En cas d’accident, il est important de respecter scrupuleusement les étapes suivantes :
1. ouvrir portes et fenêtres,
2. arrêter l’appareil en cause,
3. sortir la victime du local,
4. appeler un médecin (personne consciente) ou le 100 (personne inconsciente).

Ressources

Pour plus d’infos sur le monoxyde carbone et le bon usage des appareils de combustion, consultez le site du centre Anti-poisons

Site technique sur la combustion : www.ecom.fr

[1] A titre d’exemple, la combustion d’1L de méthane (CH4) nécessite 2L d’oxygène.

[2] Ne pas confondre le gaz carbonique (CO2 ou dioxyde de carbone), gaz notamment exhalé pendant la respiration humaine et le monoxyde de carbone (CO)

[3] Bois, charbon, bougie, encens, tabac, …

[4] Dans le sang, l’oxygène est transporté par l’hémoglobine. La liaison entre l’oxygène est l’hémoglobine est faible et l’oxygène peut s’en libérer facilement pour alimenter les cellules des organes cibles. Le monoxyde de carbone par contre, forme des liaisons solides avec l’hémoglobine et ne peut s’en détacher que difficilement. Lors d’une intoxication au monoxyde de carbone, il n’y a plus de place libre sur l’hémoglobine pour transporter l’oxygène, les cellules ne sont plus alimentées et c’est l’asphyxie (cerveau, cœur…).

[5] Avec des appareils à chambre de combustion fermée, l’air nécessaire à la combustion est prélevé directement à l’extérieur. A l’inverse, les appareils à chambre de combustion ouverte puisent l’air à l’intérieur du local. L’installation de chauffe-eau ou chauffe-bain à chambre de combustion ouverte est interdite depuis 2015 dans les chambres, salle de bain et toilettes.

[6] Le saviez-vous ? Pour brûler 1 m³ de gaz, il faut 10 m³ d’air.

[7] Le saviez-vous ? L’air = 20,8 % d’oxygène + 78,2 % d’azote + des gaz rares (à peine 1 %) argon, 0,9 %, anhydride carbonique 0,03 %, néon, hélium, krypton, hydrogène et xénon. Son poids et d’environ 1,3 kg par m3 à 0°C.

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