Comment se porte la qualité de l’air dans nos écoles wallonnes ? Le projet AIR-ECOLE, piloté par l’ISSeP en collaboration avec les SAMI [1] provinciaux et l’asbl Hypothèse, avait pour but de répondre à cette question ainsi que de sensibiliser le personnel scolaire à la thématique.
20 écoles ont été sélectionnées pour participer au projet. La démarche a été réalisée en 2 étapes :
Les valeurs obtenues dans cette étude ont été comparées aux critères proposés dans le guide AD’AIR :
Critère de qualité : valeur définissant un niveau de concentration de polluants dans l’air à ne pas dépasser pour éviter tout risque pour la santé.
Critère de vigilance : Niveau au-delà duquel des investigations sont nécessaires afin de revenir à la valeur du critère de qualité.
Critère d’intervention : Valeur au-delà de laquelle des investigations complémentaires doivent être réalisées et des actions mises en place rapidement pour diminuer l’exposition au polluant concerné.
Les résultats en extérieur montrent que la qualité de l’air autour des écoles respecte les critères définis en Région wallonne pour les concentrations en COV et NO2.
En ce qui concerne la qualité de l’air intérieur, les résultats par polluant sont les suivants :
[**NO2*]
Les concentrations sont inférieures aux critères de qualité.
[**Formaldéhyde*]
Les concentrations en formaldéhyde (classé cancérigène par le CIRC) dépassent le critère de vigilance dans 82% des locaux et le critère d’intervention dans 11% des locaux.
[**COV*]
Les concentrations en COV totaux sont plus élevées dans l’air intérieur qu’en extérieur, cependant les valeurs restent, en général, inférieures aux critères de qualité.
[**Température et humidité*]
De manière générale, la température dans les écoles testées est trop élevée (valeurs conseillées : entre 18 et 22°C). Le taux d’humidité est, quant à lui, généralement dans les gammes de valeurs recommandées (entre 40 et 60%).
[**CO2*]
Aucune école n’atteint une concentration moyenne en CO2 inférieur au critère de qualité de 500 ppm. Les taux moyens se situent au-delà du critère de vigilance de 1000 ppm pour deux tiers des locaux, dont une partie dépasse même le critère d’intervention de 1500 ppm.
Le renouvellement d’air est donc insuffisant dans les écoles, bien que l’aération semble faire partie des gestes quotidiens.
Pour renouveler l’air des locaux, les SAMI recommandent d’ouvrir les fenêtres en grand, 3 fois par jour, pendant 15 minutes.
A la fin de son rapport, l’ISSeP liste une série de recommandation pour améliorer la qualité de l’air intérieur des écoles, dont celle-ci :
« Aérez au moins pendant 15 minutes, plusieurs fois par jour, les fenêtres complètement ouvertes, quelle que soit la saison . En hiver, privilégiez une aération fréquente mais de courte durée (maximum 15 minutes) afin d’éviter de refroidir les murs et de favoriser la condensation sur ceux-ci, propice au développement de moisissures. Si toutefois vous ne constatiez pas d’amélioration significative au travers des mesures de CO2, il conviendra de mettre en place un dispositif de ventilation efficace des locaux. »
Pour plus d’informations sur les mesures, les résultats et les recommandations, consultez le rapport complet de l’étude ici.
[**Simaria, un outil intéressant dans la gestion de la qualité de l’air intérieur des classes*]
Comment faire pour identifier les moments opportuns pour l’aération par ouverture des fenêtres afin de maintenir une concentration en CO2 faible ?
Un outil Suisse permet de calculer le taux de CO2 d’une classe ! Plus d’info dans notre article Simaria, un outil Suisse pour évaluer la qualité de l’air d’une classe sans système mécanique de ventilation
[1] Services d’Analyses des Milieux Intérieurs
rue de Montigny 29 - B 6000 CHARLEROI (Belgium) - + 32 (0)71 300 300 - sante-habitat@espace-environnement.be