Complices des pluies et des rosées,
Rampent en rang les limaces
Gourmandes sur une feuille posée,
Voici venue l’heure qu’elles trépassent.
Michel Doligé
1) Introduction
Quelle frustration de voir ses jeunes plants de salade recouverts de bave et criblés de trous… Les limaces sont la plaie du jardinier tranquille, mais il faut raisonner intelligemment pour les combattre, et ne pas céder à la tentation des méthodes simples mais combien dangereuses qui nous sont proposées dans tout bon magasin qui se respecte.
L’utilisation de pesticides n’est pas une solution, ils ne sont pas nécessaires et se révèlent même dangereux au fil des études…
2) Ce qu’on appelle les pesticides
Ce sont en fait tous les produits qui ont pour but de supprimer les « nuisibles », qu’ils soient insectes, on parle alors d’insecticides ; herbes éliminées avec des herbicides… ils représentent en réalité toutes les substances chimiques utilisées pour la prévention, le contrôle ou l’élimination d’organismes vivants jugés nuisibles.
Ceux utilisés contre les limaces sont des molluscicides, comme les granules, les rubans, les boulettes, et les aérosols. Ils contiennent le plus souvent du métaldhéhyde, ou du mercaptodimethur, substances chimiques par nature toxiques.
3) Effets sur la santé
On appelle communément les pesticides, des poisons (poison pour limace, poison pour les rats…) mais ce sont réellement des poisons, et pas seulement pour les espèces qui sont visées ! 3 aspects de leur nocivité sont à connaître pour avoir une idée de l’étendue des risques pour si peu de bénéfices :
Tout d’abord, les effets sur la santé humaine. Ils vous sont expliqués dans la rubrique pesticide dans le jardin, Et sont particulièrement inquiétants pour leur conséquence sur les enfants par accumulation de petites doses au fil du temps.
Ensuite, sont aussi touchés les animaux domestiques, qui se promènent librement dans le jardin et chez qui on peut voir apparaître des symptômes tels qu’une démarche rigide, de l’agitation, des vomissements, diarrhée, crampes, une respiration difficile, une fréquence cardiaque lente… et au final la mort si la dose était importante. Croire que les animaux ont un instinct naturel pour ne pas s’approcher de ces substances est un mythe, comment un animal aurait idée de la dangerosité de produits alors qu’elles sont loin d’être naturelles ?
Enfin, l’utilisation de substances chimiques entraîne invariablement des conséquences écologiques par leur propriétés : leur nocivité sur un des maillon de la chaîne alimentaire perturbe l’écosystème et bouleverse tout un équilibre naturel dont nous somme tributaires.
4) Les remèdes de grand-mère
Sachant que les limaces se déplacent grâce à leur production de mucus, il est possible de les empêcher d’accéder à vos plantations avec des barrières naturelles comme la sciure de bois, la cendre (à remplacer à chaque averse), le sable, le marc de café ou encore avec des coquilles d’œuf pilées.
La présence de prédateurs naturels peut aussi se révéler efficace. Formez une alliance avec les hérissons et les reptiles inoffensifs tels que l’orvet et le lézard en leur aménageant des abris de pierraille ou de tas de bois mort. Ils passeront l’hiver au chaud et s’occuperont des limaces dès les premiers rayons de soleil printaniers.
Autres barrières biologiques : le thym, la sauge, l’hysope… qui, mis autour des plantations sensibles, formeront une ceinture compacte et protégeront des limaces, des fourmis, pucerons, etc. L’installation de ces plantes peut se faire au printemps.
Une décoction de feuilles de rhubarbe peut être aussi efficace.
Les limaces sont attirées par la bière… Voici l’occasion de leur fournir une fin heureuse : placez une bouteille en plastique coupée en deux. Enterrez-la de façon a ce que les bords ne dépassent pas du sol, mettez-y de la bière de cuisine, et installez un petit toit (une tuile par exemple) pour éviter les dilutions par la pluie. Les limaces tombent et se noient. Petit inconvénient toutefois : cette astuce attirerait les limaces de très loin, prévoyez donc d’installer ces pièges hors de votre jardin.
Malgré l’efficacité de toutes ces mesures, les limaces peuvent tout de même passer outre. Pour protéger les plantes les plus sensibles et les jeunes plants, vous pouvez les entourer d’une bouteille plastique coupée et dont les bords sont repliés vers l’extérieur.
5) Pour aller plus loin
écoconso : Le réseau éco consommation propose une fichesur la lutte écologique contre les limaces.
Nature & Progrès propose aussi des outils naturels et des conseils :
Brochure d’informations sur les méthodes de culture biologique.
Brochure "Contrôler les limaces", André VERLAET, dans la série Les Cahiers du Jardinage, 32p., avril 2001, 3.70 €
L’asbl Adalia [1] développe un programme d’informations sur les méthodes de lutte alternatives aux pesticides.
Des alternatives écologiques (et souvent économiques) comme celles présentées ci-dessus existent dans beaucoup d’autres domaines que celui de la chasse aux limaces. Les quelques liens qui suivent peuvent vous guider, mais il existe aussi toute une somme d’informations à glaner un peu partout…
Rien que pour la page de couverture, je ne résiste pas à vous renseigner un livre consacré à l’élimination des limaces, il présente des méthodes naturelles et moins mais bon, c’est présenté de façon humoristique :
50 façons d’assassiner les limaces
"Décidément, les limaces n’ont pas la cote. Leur allure en fait l’emblème de la paresse, on les tient pour des animaux répugnants et elles ajoutent à ces tares d’être des prédatrices de nos jardins. Rien d’étonnant à ce que leur soit déclarée une guerre totale. Ce manuel du parfait combattant anti-limaces développe - non sans humour - les grands principes de stratégie et de tactique applicables en cas d’invasion : connaissance de l’ennemi, élimination de ses possibles refuges, armes adéquates, fortifications dignes de Vauban en coquilles d’oeuf ou plantation de fenouil - plantes qu’elles abominent, alliance, comme les Russes contre Napoléon, avec le "Général Hiver" : il est aisé de les traquer pendant leur hibernation. Et si vous avez des scrupules, pensez au soulagement des laitues !"
[1] Adalia a pour objectifs d’informer et de sensibiliser de façon durable les enfants afin qu’ils deviennent, demain, des adultes respectueux de l’environnement, mais aussi de toucher les adultes afin de les inciter à diminuer l’utilisation des pesticides à la maison et au jardin.
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